Grenoble sept heures du matin. La police harnachée avance vers le 62 rue des Alliés et brutalise les militant.e.s réuni.e.s devant l’immeuble. Scène tristement classique. Réponse habituelle d’un gouvernement si éloigné de nos attentes qu’il se sait en survie.
Mais ce mardi 14 septembre, elle atteint des sommets dans l’inacceptable.
Une famille rom, après avoir été expulsée successivement de différents lieux depuis deux ans par la mairie de Grenoble, avait trouvé abri dans cet immeuble vétuste, où la jeune Mélinda Varga a trouvé la mort, électrocutée. Ses parents viennent de partir en Roumanie pour assister à son enterrement.
Avertis du risque d’expulsion, des militant.e.s s’étaient réuni.e.s devant l’immeuble pour manifester leur solidarité avec la famille endeuillée. Mais le Préfet de l’Isère n’a pas eu d’état d’âme. Il a envoyé la police pour évacuer les derniers occupants restant dans l’immeuble en l’absence de la famille Varga, et fait murer l’immeuble.
Ce même préfet qui, comme ses prédécesseurs dans l’Isère, se montre incapable d’assumer ses obligations d’hébergement d’urgence, vient scandaleusement de porter ce nouveau coup à la famille.
Ce cynisme est révoltant.
De son côté, le CCAS n’a proposé qu’à la seule famille Varga un hébergement en hôtel, et seulement pour trois semaines, conformément au positionnement de la mairie qui affirme vouloir se recentrer strictement sur ses propres compétences et mettre en vente ses bâtiments inutilisés, dans le cadre de son « plan de sauvegarde des services publics ».
Nous exigeons que l’Etat, en lien avec les collectivités territoriales – Conseil départemental, Métro, villes -, mette en oeuvre immédiatement un plan d’urgence pour loger les personnes à la rue. Compte tenu du retard dans la prise en compte de cette priorité absolue, nous exigeons une fois encore la réquisition immédiate des appartements vides, nombreux dans l’agglomération.
Nous ne lâcherons pas !
Un toit c’est un droit !
Evénements
Suraccident dans un bidonville : suite à un incendie, l’État met les victimes à la rue
Le mardi 29 décembre, un incendie s’est déclaré dans le bidonville situé entre la Bifurk et la MC2 (rue Flaubert), à Grenoble. En urgence, l’État (la préfecture) par le biais de la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) et le centre communal d’action sociale (CCAS) de Grenoble ont ouvert le gymnase Daudet pour les mettre à l’abri. Deux jours plus tard, celui-ci était fermé, et les familles étaient hébergées dans des hôtels. Certaines ne voulaient pas y aller, car elles savaient que ce ne serait que pour quelques nuits. Elles auraient préféré pouvoir retourner sur le bidonville, où les 2/3 des baraques qu’elles avaient construites n’avaient pas brulé. Mais bien que la procédure d’expulsion engagée par le propriétaire, la SLPA Sages (société publique en charge de l’aménagement du territoire grenoblois), n’ait pas abouti, l’accès en a été interdit, et un vigile a été placé à l’entrée pour le surveiller.
Lors du déplacement des familles à l’hôtel, le CCAS s’engageait à les reloger au moins 15 jours. L’État, par contre, ne s’était engagé que pour 4 jours. Ainsi, le 4 janvier, 11 personnes environ ont été sorties sans proposition de relogement de l’hôtel Bel Alpes de Seyssinet-Pariset en violation de la loi sur la continuité de l’hébergement d’urgence. En pleine trêve hivernale, M. Vigezzi, secrétaire général de l’association La Relève, chargée de la gestion de ces places en hôtel financées par la DDCS, a donc sommé les familles de s’en aller. Aucune autre solution ne leur a été proposée.
Ainsi le préfet, qui a pourtant une obligation légale de proposer un hébergement aux personnes à la rue, non content de ne mettre à l’abri que le quart des familles (laissant au CCAS de Grenoble la charge des autres), délègue à une association, puis à des hôteliers, la responsabilité de les remettre à la rue en plein hiver. Lire la suite
Rassemblement jeudi 24 juillet
APPEL A RASSEMBLEMENT
pour le procès opposant la préfecture aux habitant-e-s de Verlaine ce jeudi 24 juillet à 13h30 au tribunal administratif
Depuis le mois de mars, nous sommes mobilisé-e-s contre la fermeture des dispositifs d’hébergement d’urgence (voir ici et là notamment) contre les expulsions locatives et de squats et contre les remises à la rue, dans une agglomération où plus de 2000 personnes sont sans solution pérenne d’hébergement. Ces dernières semaines, c’est autour du site de Verlaine que la lutte s’est focalisée.
Ce jeudi 10 juillet, en faisant couper l’eau et l’électricité et en mettant fin à la convention passée avec l’AREPI pour gérer le lieu, la préfecture a bafoué son obligation légale d’assurer la continuité de l’hébergement d’urgence et a placé la soixantaine de personnes, alors encore hébergées, en situation d’occupation illégale.
La préfecture a ensuite lancé une procédure d’expulsion envers tou-te-s les habitant-e-s de Verlaine et l’audience aura lieu ce jeudi 24 juillet à 14h au tribunal administratif de Grenoble.
Nous comptons sur vous pour relayer l’information et être présent-e-s auprès des habitant-e-s
RENDEZ VOUS CE JEUDI 24 JUILLET
à partir de 13h30
AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF
2 place Verdun, à Grenoble
Le collectif hébergement-logement a également envoyé une lettre aux élu-e-s et partis de l’agglomération
Rencontre-discussion : Travailleurs sociaux et militants face au droit au logement des migrants
Le 14 juin à Grenoble
Travailleurs sociaux et militants
face au droit au logement des migrants
Une rencontre pour s’informer et échanger
suivie d’un apéritif pour échanger de manière informelle
Samedi 14 Juin 2014 à partir de 14h
à l’Espace partagé, 13 rue Guy Mocquet à Grenoble
Au moment où le nombre de personnes concernées par les dispositifs d’hébergement ne cesse de croître, la situation sur le terrain est chaotique : les personnes sans solution sont majoritaires, alors que leurs droits, inscrits dans la constitution, sont censés être indéniables et inconditionnels. Cette année encore, la fin du dispositif d’hébergement d’urgence hivernal a vu de nombreuses personnes remises à la rue ou menacées de l’être, et le problème est apparu d’autant plus fortement qu’une grand partie d’entre elles, informées de leurs droits et soutenues par des collectifs militants et des acteurs associatifs, ont refusé de quitter leurs hébergements. Il nous a donc semblé nécessaire, d’une part, de nous rencontrer entre professionnel·le·s de l’action sociale et militant·e·s qui se battent aux côtés des pauvres et des migrant·e·s afin de pouvoir échanger, chacun·e à partir de notre position, sur notre vision de la situation et les difficultés que nous rencontrons. D’autre part, de prendre du recul pour décortiquer le contexte politique de cette situation, à savoir la stigmatisation grandissante des pauvres, le racisme et la xénophobie ambiants et les coupes franches que les pouvoirs publics opèrent dans les budgets de l’action sociale et des solidarités. Pour nous accompagner lors de cette rencontre, nous avons sollicité les compétences juridiques et pratiques d’Alban Costa, avocat, et de David Laumet, travailleur social. En espérant que les échanges qui auront lieu seront riches et fructueux, et déboucheront sur d’autres rencontres pour briser les cloisons habituellement dressées entre les professionnel·le·s de l’action sociale et les militant·e·s.
La Patate Chaude vous invite à Paris
Les Roms : la dernière cible
d’un racisme autorisé ?
Dans le cadre de la Semaine anticoloniale 2014, la Patate Chaude coorganise une soirée avec le Réseau Sortir du colonialisme, qui fédère des membres individuels et des organisations (associatives, politiques et syndicales) cimentés par une Charte d’objectifs communs pour sortir du colonialisme
Lundi 24 février à 18h à l’Espace Jean-Dame
17 rue Léopold Bellan à Paris 2e – Métro Sentier
De la couverture des grands magazines à la parole de responsables politiques et jusqu’au plus haut niveau de l’État, les déclarations stigmatisant les Roms ne suscitent que peu de réactions et ont pour effet de légitimer les violences exercées contre eux. Au-delà des portraits, souvent nauséabonds, que certains médias reproduisent à l’infini, qui sont les Roms et quelle est leur situation réelle ? À quoi et à qui sert cette instrumentalisation ? Comment réagir ? Quelles solidarités et quels terrains de lutte ?
Avec la projection du film Le bateau en carton de José Viera, qui restitue la parole des habitants d’un camp de la région parisienne, suivie d’un débat avec la participation de :
Saimir MILE,
président de La voix des Rroms
Umberto GUERRA,
président de Rromeurope
Etienne LIEBIG,
éducateur de rue, auteur du livre De l’utilité politique des Roms
Martin OLIVERA,
coordinateur de l’association Rue et cités à Montreuil, anthropologue à Urba-Rom
Contactez-nous au plus vite pour organiser le co-voiturage. Et faites tourner l’info !
Projection de films documentaires samedi 7 décembre
Les Roms, ici et ailleurs
Projection de trois films, en présence de la réalisatrice de l’un d’eux
Samedi 7 décembre 2013 à 20h00
à la Villeneuve dans la salle 150 en face du Patio :
http://www.infovn.org/sites/Patio
Prix Libre
Les Roms qui viennent en France y vivent souvent dans des conditions de grande misère, allant de bidonvilles en squats. Les Français, simples citoyens et politiciens, se montrent souvent indignés par ces conditions, mais considèrent bien souvent celles et ceux qui les vivent comme les premiers responsables, comme s’ils les avaient choisies alors qu’ils pourraient faire autrement.
Les trois films que nous vous présenterons samedi soir donnent la parole aux intéressés, qui parlent des lieux où ils vivent, et de ce à quoi ils aspirent. A leur manière, ils répondent à cette question, qui revient régulièrement : « mais pourquoi est-ce qu’ils viennent ici ? »
La projection est organisée par le groupe Frit Kultur (émanation du collectif La Patate Chaude) avec le soutien de l’association Drugi Most et du collectif Villeneuve Debout.
Trois films pour montrer des difficultés que les personnes roms rencontrent en Serbie, en Roumanie, mais aussi en France malgré leur envie de s’intégrer. Pour éviter les amalgames, pour permettre de réaliser les similitudes de cultures différentes.
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« La vie quotidienne des enfants roms du Block 71 »
Ivana Todorovic, 2006, 21 min, en serbe, sous-titré en français.
Une fenêtre intime sur la culture rom de Serbie, le documentaire montre surtout les enfants qui parlent ouvertement de leurs espoirs et leurs rêves, y compris les envies et possibilités d’éducation dont ils sont souvent exclus. Le film a reçu le prix du meilleur court-métrage au festival des Droits de l’homme de Montréal en 2007.
La réalisatrice sera présente.
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« Paroles de Tchavés »
Marilou Terrien et Thibault Datry, 2010, 14 min, en français.
La rencontre avec des enfants roms scolarisés dans un quartier du centre de Lyon. A travers leurs témoignages, par des mots simples et spontanés, ces enfants évoquent leur quotidien à l’école, dans la rue, dans leur lieu de vie que les adultes appellent « bidonville » ou « squat insalubre ». Ils racontent leurs parcours, leurs ennuis et évoquent leurs rêves.
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« Bi kheresko-bi limoresko – sans toit ni tombe »
Marilou Terrien et Thibault Datry, 2011, 52 min, en français, serbe, roumain. Sous-titré en français.
A partir d’entretiens filmés, d’anecdotes, de scènes de vie, ce film nous immerge dans le quotidien de personnes roms qui racontent leur parcours d’exil, leur vie passée en squats et en bidonvilles, leur rapport à leur pays d’origine, mais aussi leurs aspirations et leurs projets.
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PRIX LIBRE, PRIX SOLIDAIRE ?
A ne pas confondre avec la gratuité de l’Entrée Libre, le Prix Libre c’est TOI qui choisis le prix que tu paies, qui évalues selon tes ressources, tes coups de cœur et tes motivations.
Tu devines à quoi va servir ce que tu donnes (voyage des participants ex-yougoslaves, location matos…) ou tu demandes les détails aux organisateurs. PRINCIPE DE SOLIDARITÉ : quand tu as un peu de sous, tu n’oublies pas de payer pour celles/ceux qui ne peuvent pas mettre beaucoup.
Pour que la culture reste accessible à tou-te-s.
Pour une alternative au système de profit capitaliste.
Pour sortir de notre habitude de consommation passive.
Projections de films réalisés avec ou par des migrants
Jeudi 6 juin, à 20h30 à Moulissimo, aura lieu la projection de films documentaires réalisés avec ou par des migrants et migrantes, dans lesquels ils évoquent les raisons pour lesquelles ils ont dû quitter leurs pays, les problèmes, notamment de logement, qu’ils rencontrent en France, ainsi que leurs rêves et leurs espoirs.
« Nous partageons une tranche de vie »
Film écrit et réalisé par un demandeur d’asile soudanais qui nous livre à travers son point de vue l’histoire des demandeurs d’asile du 22 rue des alpes. Il raconte l’histoire de son pays d’origine, les raisons qui l’ont obligé, comme nombre de ses compagnons, à le quitter, leur parcours pour arriver en France, et les galères qu’ils y ont connu, mais aussi les solidarités qui en sont nées.
Triptyque de l’association Images Solidaires
Trois films d’environ un quart d’heure chacun fait par des Roms roumains vivant sur l’agglomération grenobloise avec l’aide de l’association Images Solidaires. Le premier a été fait par des hommes, le second par des femmes, et le troisième par des adolescents. Ils et elles y parlent de leur vie en France, de leurs rêves, et vont à la rencontre de Français qu’ils interrogent sur leur vision des « Roumains »…
A Grenoble comme ailleurs en France, les migrant-e-s de toute nationalité continuent pour la plupart à être exclu-e-s et à vivre dans la précarité la plus totale. L’un des premiers problèmes auxquels ils sont confronté-e-s est celui du logement.
Venu-e-s de pays où ils subissent des persécutions, sont victimes de haine raciale ou souffrent des guerres et de la misère économique, ils sont contraint-e-s de vivre dehors dans des conditions extrêmes, y compris les enfants et les personnes malades, face au refus des autorités de débloquer leur situation administrative. La plupart du temps, il est par ailleurs impossible pour les autorités françaises de les renvoyer dans les pays d’où ils viennent, qui ne les acceptent pas. Ils sont donc condamné-e-s à continuer de survivre tant bien que mal en France, sans accès au travail ni au logement.
Des militant-e-s et des associations à Grenoble réagissent et essaient de trouver des solutions. Parfois, les migrant-e-s finissent par être accueilli-e-s dans des centres d’hébergement, sans avoir de perspective d’insertion à terme. Parfois, ils vivent sur des campements, dans des bidonvilles ou dans des bâtiments vides qu’ils occupent seul-e-s ou parfois avec l’aide de militant-e-s. Mais ces lieux de vie sont précaires, et sont régulièrement expulsés, condamnant inlassablement leurs occupant-e-s à trouver une nouvelle solution, généralement tout aussi précaire.
Moulissimo, c’est au 1, rue du Tour de l’Eau, sur le campus de Saint Martin d’Hères