La lutte paye encore… malgré un monde devenu fou (DAL38 22/9/17)

COMMUNIQUE DE PRESSE
le 22 septembre 2017
La lutte paye encore… malgré un monde devenu fou.
Vendredi 22 septembre, à midi une soupe populaire était organisée par la Coordination Iséroise de Solidarité aux Étrangers Migrants.
Une soupe populaire qui s’est établie sur une aire de pique nique, à proximité d’un jardin partagé, à proximité de la mairie de Grenoble, à proximité d’un ancien campement de personnes en demande d’asile. Un endroit convivial où s’étaient réunies environ quatre vingt personnes, dont la moitié environ avaient l’uniforme de la police nationale et ne souhaitaient pas partager le bol de soupe. Soupe au demeurant très bonne puisque il y avait même la présence de deux élus du conseil municipal de Grenoble.
Puis, pour une raison inconnue, la moitié des participants portant l’uniforme ont soudainement décidé que l’endroit pour boire la soupe était mal choisi, et ont donc décidé d’encercler puis de pousser l’autre moitié des participants jusqu’au bord de la route, dans un climat d’absurdité inédit.
Comment peut-on en arriver là lors d’une soupe populaire organisée sur une aire de pique nique ?


Il faut dire que le rassemblement était annoncé depuis longtemps, en solidarité avec dix-huit familles en demande d’asile dormant sous un pont depuis plusieurs mois. La mairie et la préfecture craignaient à cette occasion l’installation opportune d’un campement pérenne, comme cela fut fait par le passé, ce qui aurait réduit à néant leurs efforts de faire partir (vers où?) ces dix-huit familles. Efforts constants puisque durant trois mois, les différents services de police se sont relayés pour voler les tentes, voler les réchauds et les couvertures, contrôler et demander de partir à ces personnes que l’État devrait loger dès leur arrivée en France – ce qu’il ne fait bien évidemment pas.
Donc le matin même de la soupe populaire, pour éviter l’installation de ce campement « sauvage qui entraînerait des risque d’insalubrité, de manque d’hygiène voire de troubles à l’ordre public » (communication de la préfecture), une
quinzaine de familles – celles dont les enfants étaient en bas âge, ont été déplacées par la police à l’autre bout du département, dans un PRAHDA – Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile. Une première mesure de bon sens – bien que les personnes risquent une nouvelle remise à la rue – ou une expulsion du territoire, dans quelques mois, si leur demande d’asile est refusée. Quatre familles restent alors sans solution, probablement car n’ayant
pas d’enfants en bas âge.
La soupe populaire est donc maintenue le midi, avec les suites que l’on connaît. Suite à la mobilisation et à la détermination des militant.es sur place, les quatre familles obtiennent un maigre sursis et sont pris en charge par la mairie de Grenoble jusqu’à mardi matin, dans un hôtel.
Dans quelques jours ou quelques semaines, sans doute faudra-t-il organiser une nouvelle soupe populaire sous l’œil attentif d’une police, qui, comme à Calais, dans la vallée de la Roya et partout ailleurs, applique des directives absurdes et illégales stipulant qu’il est préférable de pourchasser les personnes migrant.es plutôt que de les loger comme le prévoit la loi.
Solidarité avec les personnes exilé.es !
Un toit pour tous !

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