Une tranche de Patate Chaude

Patate chaude

Ce récit relate l’histoire du collectif grenoblois de soutien aux Roms et aux migrant-e-s « La Patate Chaude » de 2011 à 2015. Il a pour objectif de conserver une trace de l’existence et de l’action de celui-ci, mais il se fait également l’écho des questionnements qui l’ont traversé, tant sur sa propre organisation que sur le sens et les écueils de son action. Il ne s’agit donc pas de cultiver la nostalgie de luttes passées en les présentant comme exemplaires : questionner les échecs du
collectif est peut-être aussi important que de raconter ses réussites.
Si toutefois cette histoire a quelque chose à montrer, c’est peut-être que les modes d’action possibles sont légion, que le militantisme n’est pas forcé de se cantonner à des manifestations ou à des pétitions et que, même sans conduire au grand soir, certaines actions peuvent parfois produire des effets. On serait ravi-e-s s’il pouvait donner aux personnes qui le liront l’envie de s’engager, alimenter leurs propres réflexions, voire les inspirer.
Par ailleurs, au-delà des actions menées par le collectif, ses membres s’accordent généralement sur l’importance de sa composition et de son fonctionnement. La Patate Chaude était constituée d’individus d’horizons et de convictions très divers, qui se sont souvent étonnamment rencontré-e-s, enrichi-e-s et complété-e-s et plus d’une fois aussi frictionné-e-s. Son histoire n’est donc pas, ou pas seulement, celle d’un collectif cohérent et efficace. Elle a été émaillée de ratés, de tâtonnements
et de désaccords auxquels il a fallu faire face, et qui sont relatés dans ce récit.
Enfin, il faut préciser que ce texte n’est pas un panorama complet de l’action du collectif au cours de ces quatre années. La Patate Chaude a en effet également organisé de nombreuses actions qui ne sont pas ou peu évoquées ici : des campagnes de scolarisation en lien avec le Réseau éducation sans frontières (RESF) ou l’association l’École ici et maintenant ; des rencontres entre habitant-e-s de camps ou de squats et riverain-e-s ; des actions de pression sur les autorités pour qu’elles mettent en place le ramassage des ordures, qu’elles ne coupent pas les fontaines d’eau publique près des bidonvilles ou qu’elles assument leurs responsabilités en matière de dératisation ; une assistance dans les procédures judiciaires pour lutter contre les expulsions, former des recours contre les obligations de quitter le territoire, déposer des dossiers DAHO1 ou engager des référés libertés pour le relogement ou l’hébergement ; des rencontres entre militant-e-s et travailleur-euse-s sociaux ; mais aussi des projections de films, des conférences…
La plupart de ces actions sont relatées sur le blog du collectif.

Pour télécharger le récit du collectif de 2010 à 2015, cliquer sur « Télécharger » ci-dessous.

Bonne lecture !

Le Conseil départemental et La Métro ne s’intéressent pas aux Roms

Communiqué de presse

L’association Roms Action qui accompagne depuis 14 ans les familles Roms de l’agglomération vivant en squats et bidonville (une quinzaine de lieux dans l’agglo) va mettre la clef sous la porte très prochainement du fait de la baisse des subventions publiques (moins 60.000€ dans le budget associatif en 2017). Toutes les collectivités sont à l’origine de cette baisse notamment la Métro et principalement le Département de l’Isère qui a réduit sa subvention de 75.OOO€ à 25.000€ en deux ans.

La fermeture de Roms Action se traduira par le licenciement du personnel et l’abandon de l’accompagnement de ces familles européennes, marginalisées, victimes de préjugés. Ces familles ne demandent pourtant qu’à vivre normalement comme les autres et à s’intégrer. Roms Action assurait l’accompagnement vers l’autonomie pour leur insertion par diverses missions : médiation, santé, parentalité, scolarisation, insertion économique, amélioration du logement, apprentissage du français, accompagnement pour les démarches administratives et pour l’emploi, aides matérielles ainsi que le plaidoyer auprès des institutions et des citoyens. Toutes ses missions seront stoppées.

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La lutte paye encore… malgré un monde devenu fou (DAL38 22/9/17)

COMMUNIQUE DE PRESSE
le 22 septembre 2017
La lutte paye encore… malgré un monde devenu fou.
Vendredi 22 septembre, à midi une soupe populaire était organisée par la Coordination Iséroise de Solidarité aux Étrangers Migrants.
Une soupe populaire qui s’est établie sur une aire de pique nique, à proximité d’un jardin partagé, à proximité de la mairie de Grenoble, à proximité d’un ancien campement de personnes en demande d’asile. Un endroit convivial où s’étaient réunies environ quatre vingt personnes, dont la moitié environ avaient l’uniforme de la police nationale et ne souhaitaient pas partager le bol de soupe. Soupe au demeurant très bonne puisque il y avait même la présence de deux élus du conseil municipal de Grenoble.
Puis, pour une raison inconnue, la moitié des participants portant l’uniforme ont soudainement décidé que l’endroit pour boire la soupe était mal choisi, et ont donc décidé d’encercler puis de pousser l’autre moitié des participants jusqu’au bord de la route, dans un climat d’absurdité inédit.
Comment peut-on en arriver là lors d’une soupe populaire organisée sur une aire de pique nique ?

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Soupe populaire en soutien aux migrants harcelés par la Police

De plus en plus de migrant-e-s et leurs familles en quête d’hébergement sont abandonnés à la rue par les autorités nationales et locales, et pis encore harcelés quotidiennement par la police qui leur prend tentes, réchauds à gaz, vêtements, multiplie les contrôles et les poursuit pour les empêcher de s’installer où que ce soit. Cette situation, qui nie tous les droits de la personne, nous renvoie à Calais, Nice, Porte de la Chapelle à Paris, où les personnes en quête d’asile sont pourchassées, laissées à une misère sans nom, expulsées…

Pourtant le droit au logement de toutes et tous est un principe fondamental de notre pays. Le droit à l’asile l’est aussi, qui a valeur constitutionnelle en France, et se réfère à la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés. Les personnes demandant l’asile, en cours de procédure, doivent être hébergées par l’Etat, par l’intermédiaire de l’OFII ( Office Français l’Immigration et de l’Intégration).

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Lettre ouverte au Président de la République

Patate chaudeMonsieur le Président de la République,

Ça se passe en France, plus précisément à Grenoble et Saint-Martin d’Hères (Isère).
Depuis près d’un mois, la police nationale harcèle des familles demandeuses d’asile arrivées, dans un dénuement total, de Serbie, Albanie, Macédoine,… Elle les poursuit partout, mètre par mètre, les empêchant de se poser où que ce soit, fût-ce dans un endroit isolé.
Il y a parmi elles des enfants, des femmes enceintes, des personnes malades à qui l’Etat n’a proposé aucune solution d’hébergement malgré l’obligation légale et en dépit de vos récentes déclarations.
Quant au 115, il affiche complet.
Ces derniers jours, un nouveau degré a été franchi dans la violence et l’arbitraire.
Dès qu’une famille, ne sachant où s’abriter, fait halte sur un terrain pour s’y reposer, elle en est non seulement chassée, mais régulièrement ses objets personnels, fournis par des riverains ou des associations, lui sont « confisqués » : couvertures, réchauds, bouteilles de gaz, vêtements.
Aux personnes scandalisées par ces procédés inacceptables, la police répond invariablement : « Ce n’est pas notre problème, nous avons des instructions précises ».
Ainsi, non seulement les droits de l’Homme sont ainsi quotidiennement bafoués, mais les autorités chargées de les faire respecter couvrent voire ordonnent ces violences à l’encontre de celles et ceux qu’elles devraient protéger.
Nous vous demandons :

  • de donner les instructions nécessaires à la chaîne hiérarchique pour que cessent ces violences et cet arbitraire ;
  • de prendre d’urgence les dispositions pour que dorénavant personne, français ou étrangers, quelque que soit son statut, ne se retrouve à la rue. Enfin, il est urgent de mettre enfin en place une politique d’accueil qui fait cruellement défaut à la France et qui la place objectivement parmi les pays les plus hostiles aux migrants

Veuillez agréer, monsieur le Président, nos meilleures salutations

Signataires : Centre d’information inter-peuples, Réseau éducation sans frontières 38, La patate chaude, Association de parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection (APARDAP), Ras l’Front Isère, RESF 38, RUSF 38, EELV 38, NPA 38, Ensemble! 38

5 août 2017

Bidonville Valmy : bonne nouvelle !

Ce jeudi 27 avril, le tribunal administratif de Grenoble a débouté le maire de Grenoble de sa demande d’évacuer le bidonville Valmy

C’est effectivement une victoire, à laquelle la mobilisation – notamment de l’assemblée des mal logé.e.s – et la ténacité de l’avocat, Me Alban Costa, ne sont pas étrangères.
Le maire de Grenoble, pour sa part, n’avait pas daigné recevoir une délégation de nombreuses associations venues évoquer d’autres solutions qu’une évacuation sèche du bidonville, conformément à ses promesses électorales. En guise de concertation, Eric Piolle leur a envoyé … un cordon de policiers.

Pour l’heure, le jugement évitera aux occupant.e.s du parc Valmy de se retrouver dans une situation encore plus précaire qu’actuellement.
Pour autant, ce rappel au droit ne peut suffire, et il reste aux pouvoirs publics, Préfecture en tête, de proposer une vraie solution d’hébergement comme la loi leur en fait obligation.
Voir ci-dessous un extrait , éloquent, de l’arrêt du juge administratif.

« Considérant […] que les occupants des lieux sont des personnes sans abri qui relèvent du dispositif de veille sociale prévu aux articles L. 345-2 et suivants du code de l’action sociale et des familles ; qu’il n’est pas contesté par la commune de Grenoble qu’à ce titre, leur situation n’a fait l’objet d’aucune évaluation et qu’il ne leur a pas été proposé de solution alternative d’hébergement d’urgence ; que, dès lors, l’évacuation forcée du camp aurait pour conséquence de placer ces personnes, au nombre desquelles figurent de nombreux enfants, dans une situation de précarité encore plus grande, voire de mettre en jeu leur sécurité, en les dispersant dans les rues de la ville ; que, dans ces conditions, la mesure d’expulsion demandée par la commune de Grenoble ne peut être regardée comme présentant à ce jour les caractères d’urgence et d’utilité requises par l’article L. 521-3 du code de justice administrative ; qu’en conséquence, la demande doit être rejetée .« 

Face à l’abandon scandaleux des occupant.e.s de Valmy par les pouvoirs publics et même au risque de recours, la mobilisation doit continuer !

Lire la lettre ouverte au maire de Grenoble adressée par des associations.

Voir l’article du Dauphiné Libéré.

A Fontaine comme ailleurs, la stigmatisation des roms, la haine raciste, ça suffit ! RDV devant la mairie de Fontaine le 27 mars, 18H30

Lors du Conseil municipal du 27 février 2017 de la ville de Fontaine (agglo de Grenoble) , Franck Sinisi, élu FN de la ville, a  proposé  :
« Pour loger les Roms, je pense qu’il pourrait y avoir un auto-financement. La Métropole devrait leur payer le dentiste afin de récupérer leurs dents en or ».
Récupérer les dents en or, chacun le sait, c’est ce que faisaient les nazis dans les camps de concentration , sur les morts comme sur les vivants…

C’est seulement plus de 15 jours plus tard, par un article de la presse locale, que l’information a commencé à être connue,  la municipalité (dirigée par le PCF)  n’ayant pas communiqué de déclaration ferme. (*)
Il est regrettable que jusqu’à présent, les  réactions n’aient pas été à la hauteur de la gravité de ces propos, prononcés dans une instance officielle.
Le maire a adressé un courrier à cet élu lepéniste, pour lui demander de « s’excuser »pour ses « propos injurieux », à l’occasion du prochain Conseil municipal du 27 mars.
En  fait, plutôt que des demandes d’excuses, ce sont des poursuites judiciaires qui doivent être engagées, pour des déclarations qui ne sont pas de simples injures mais une provocation à la haine raciale ainsi qu’une apologie de crimes contre l’humanité, une apologie des crimes nazis en l’occurrence. Nous souhaitons que la Mairie de Fontaine ainsi que les associations antiracistes agissent en ce sens, et déposent plainte.

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Nous avons reçu cet appel de l’assemblée dès mal logéEs.
Pour d’évidentes raisons nous soutenons cette initiative et nous vous invitons à participer à cette marche Réquisition go! de samedi 11 mars de 13h30 (Arrêt de tram grand place) à 16h (parc Valmy).
Au menu de cette marche réclamant un logement digne, choisi, adapté et décent pour toutes et tous:

  • des prises de parole devant des bâtiments vides, occupés, symboliques, etc.
  • des actions en cours de marche
  • des camarades venus de toute la France et des quatre coins de l’Europe.

L’objectif est à la fois de réclamer la mise à disposition des bâtiments, d’imposer l’utilisation du droit de réquisition par les pouvoirs publics et de rendre populaires et légitimes les réquisitions à venir. Mais aussi d’exiger la fin des expulsions domiciliaires et la baisse des loyers et des charges, autant de problèmes qui sont également des cadeaux faits aux spéculateurs de tout poil et contribuant à l’éviction des pauvres en dehors des villes, le plus loin possible.

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ÉTÉ COMME HIVER, UN TOIT C’EST UN DROIT !

requisitionLe scandale des personnes à la rue

La situation des personnes et des familles à la rue s’est aggravée cet hiver. Dans l’Isère, les associations humanitaires estimaient en début d’hiver un besoin de 4000 places d’hébergement (personnes à la rue ou en squats très précaires) dont plus de 2 000 dans la seule agglomération grenobloise, sans même comptabiliser les personnes mal logées.

La carence de l’Etat …

Face à cela, comme tous les ans, la Préfecture, qui a la responsabilité de mettre à l’abri les personnes en détresse quelle que soit la saison, a mis en place un « dispositif hivernal » ne comportant que 320 places financées. Seules 250 ont été réellement ouvertes faute, déclare-t-elle, de trouver suffisamment de lieux d’hébergement. Parallèlement, une centaine de places ouvertes les années passées ne l’ont pas été cette année, pour des raisons contestables.

Un deuxième dispositif, le « plan grand froid », complète le premier. Il consiste à mettre à l’abri les personnes à la rue sans conditions ni limites de places. En Isère, une centaine de personnes seulement , dont près de 40 enfants, ont été hébergées dans des gymnases équipés de lits de camp. Malgré les directives de la Ministre du Logement, la Préfecture n’applique toujours ce dispositif qu’en cas de températures très négatives, avec remise à la rue dès que ces températures repassent en positif. Dans le meilleur des cas, certaines familles ont bénéficié de quelques semaines d’hôtel lors de la fermeture des gymnases. Cette gestion de l’hébergement « au thermomètre » est cynique (donc loin d’apporter une réponse à la hauteur de la situation) et doit être totalement repensée.

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Evacuation du bidonville d’ Echirolles : LA HONTE !

Echirolles1Ce jeudi 27 octobre, une fois de plus, Renzo Sulli, maire communiste d’Échirolles, a fait appel à la police pour faire expulser un bidonville installé sur un terrain appartenant à sa commune. Ce sont 120 personnes dont 75 enfants, roms originaires de Roumanie, qui s’abritaient au bord du rond-point Géo Charles (certaines depuis un an et demi et d’autres venues les rejoindre suite à l’expulsion du bidonville Esmonin à Grenoble cet été) et qui se sont retrouvées sur le trottoir.

Honte au gouvernent Valls qui poursuit sur tout le territoire sa politique de violence dirigée contre les plus précaires, qui fait preuve d’une vision sélective de l’accueil des étrangers, chassant les plus pauvres et abritant d’anciens tyrans.

Honte à ce gouvernement qui, parmi tant d’autres en Europe, donne le piteux spectacle de son incapacité à élaborer une politique concertée de solidarité avec les migrants.

Echirolles2Mais que dire de l’attitude du maire d’Échirolles dont le seul argument face à la détresse des familles, est celui de la responsabilité de l’Etat. Réponse un peu courte, réponse indigne, pour ce responsable politique qui, insensible à la demande d’assistance des familles venues le rencontrer en mairie, n’a pas daigné descendre de son bureau et a demandé à la police de charger les familles avec des enfants en bas âge blessant une petite fille. Quel courage ! Lire la suite