Appel du collectif « La Patate Chaude »

Réfugiés devant la gare de Grenoble le 15 février 2011Depuis quelques mois, des demandeurs d’asile de plus en plus nombreux dorment à la gare de Grenoble. Au début, ils se réfugiaient la nuit dans le souterrain, où ils étaient du moins à l’abri du vent et de la pluie. Mais en fin de la semaine passée, le Préfet de l’Isère, apparemment à la demande de la SNCF, a envoyé la police nationale pour les en déloger. Hommes, femmes et enfants dorment donc désormais dehors. D’abord sous le préau, à côté des arrêts de tram, malgré la température qui avoisine le zéro la nuit., puis samedi passé, ils ont tenté de planter une tente sur une pelouse, mais la police la leur a immédiatement fait remballer. Ils dorment donc à l’air libre, sur des cartons ou des matelas pour les plus chanceux. Lundi passé, il a plu, et le préau s’est avéré insuffisant pour les protéger. Leurs couvertures ont été mouillées. Mardi soir la préfecture trouvant leur présence trop voyante leur a intimé l’ordre d’aller plus loin camper dans le square Jean Macé en leur faisant le chantage de détruire sinon toutes leurs affaires après les avoir embarqués de force. Odieux et indigne de la prétendue patrie des Droits de l’Homme…
Pourtant, ces personnes sont originaires de Macédoine, de Serbie ou du Kosovo, des pays dans lesquels les Roms vivent souvent dans des conditions précaires, leurs droits étant régulièrement bafoués et leurs vies parfois mises en danger. De ce fait, ils ont déposé en France des demandes d’asile. Or, l’Etat français a l’obligation de loger les demandeurs d’asile, obligation qui incombe donc à son représentant en Isère, à savoir… au Préfet.
De plus, de nombreuses personnes présentes dans le square sont malades et ont peu de chances de guérir dans ces conditions. Certaines disposent de certificats médicaux et pourraient faire une demande de régularisation pour raison médicale, mais… la préfecture ne prend que rarement ces demandes, et leurs chances d’obtenir gain de cause sont donc très réduites.
Mardi 15 février, des membres du collectif La Patate Chaude se sont rendus sur place, appelant différentes associations ainsi que les médias à venir constater la situation et rencontrer les personnes sur place. Les autorités ont été interpellées.

Nous rappelons donc que :

  • la préfecture doit loger tous les demandeurs d’asile,
  • personne ne devrait dormir dehors,
  • si les autorités n’ont pas assez de locaux disponibles, la loi donne au préfet le pouvoir de réquisitionner les logements vacants
  • le Conseil Général de l’Isère est chargé de la protection de l’enfance, et doit donc veiller à ce qu’aucun mineur ne soit à la rue,
  • dans des situations d’urgence au niveau de l’hébergement, les maires peuvent mettre à disposition des locaux leur appartenant.

Nous attendons donc une réaction rapide des autorités face à la situation des demandeurs d’asile de la gare.

Le collectif La Patate Chaude   17 février 2011

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